
Historique
Historique artistique, de la Coalition et de l'OBNL
Ancien bain public situé dans le Secteur Saint-Viateur Est, au cœur du Mile End, le Bain Saint-Michel est, depuis 1998, un espace de diffusion très prisé par les milieux artistiques émergents montréalais. Des centaines d’artistes et de compagnies s’y sont produits, faisant du Bain un lieu unique d’expérimentation et de découvertes.
En janvier 2010, devant l’incertitude entourant l’avenir du Bain Saint-Michel (menaces de fermeture ou d’acquisition par des groupes particuliers), une Coalition s’est formée pour en préserver le mandat actuel. La Coalition pour le Bain Saint-Michel visait notamment à consolider la vocation du Bain comme lieu de diffusion des pratiques expérimentales et à préserver l’architecture du Bain et ce, tout en s’ouvrant aux échanges avec la communauté (voir en annexe la déclaration de la Coalition).
La Coalition pour le Bain Saint-Michel a réuni principalement des organismes du Mile End, soit l’Agence TOPO, articule, le Centre d’art et de diffusion Clark, CRCI/ mineminemine, le Centre de diffusion d’art multidisciplinaire de Montréal DARE DARE, la Centrale / Galerie Powerhouse, les Ateliers Quartier général, les Filles électriques, PI2 (Regroupement des créateurs de Saint-Viateur Est), le Regroupement des arts interdisciplinaires du Québec / RAIQ, la Sala Rossa + Festival Suoni per il popolo + Casa del Popolo et Viva ! Art Action. La Coalition a créé un site web, a présenté à trois reprises son projet à la communauté du Mile End et a produit une vidéo qui réunit près d’une trentaine d’artistes qui expliquent pourquoi le Bain devait être dédié aux pratiques actuelles in situ, expérimentales et interdisciplinaires.
La Bain Saint-Michel est également depuis plusieurs années l’objet d’attention citoyenne. Le 26 avril 2009 se tenait le Forum citoyen «Le Mile End en chantier» portant sur l’avenir du secteur Saint-Viateur Est. Initié par le Comité des citoyens du Mile End, ce forum a réuni une centaine de participants, citoyens et représentants d’organisations de la société civile, qui ont exprimé le désir de voir le Bain Saint-Michel transformé en un lieu de diffusion plus « officiel » et surtout, plus accessible à la communauté du Mile End. Ainsi, l’une des recommandations phares du Forum consistait en la «restauration et rénovation du Bain Saint-Michel afin de maximiser son potentiel comme lieu de diffusion culturelle ou comme centre communautaire. »
Au printemps 2011, deux membres de la Coalition, Julie Faubert, de PI² et Lise Gagnon, du RAIQ, s’associent à des citoyens actifs dans la communauté, soit le cinéaste Michel Gauthier, du comité des citoyens du Mile End, et Josée Laplace, de Mémoire du Mile End, afin de préciser un projet d’occupation du Bain Saint-Michel. Ces personnes, accompagnées dans leur démarche par Marie-Anne Marchand, agente de développement du secteur créatif à la CDEC Plateau Mont-Royal, ont présenté un mémoire en novembre 2011 à la Direction de la culture et du patrimoine de la Ville de Montréal, dans le cadre de la consultation sur les quartiers culturels.
Le 6 septembre 2012, afin de consolider le projet du Bain Saint-Michel comme lieu public de création et de diffusion des arts expérimentaux et laboratoire citoyen, Julie Faubert, Lise Gagnon, Michel Gauthier et Josée Laplace fondent l’organisme à but non lucratif Bain Saint-Michel.
Le 3 octobre 2012, le même groupe organise au Bain Saint-Michel une consultation auprès des artistes, travailleurs culturels et citoyens du quartier afin de faire connaître sa proposition et d’impliquer les citoyens du Mile End au développement du projet. La rencontre a permis de dégager des pistes d’action qui guident le développement de notre proposition.
Nicolas Marier se joint au groupe fondateur en octobre 2012, puis intègre le CA en janvier 2013.
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Historique du bâtiment
Construit en 1909, le bain Turcot, actuellement nommé le bain Saint-Michel, témoigne de la volonté des administrateurs de l’ancienne Ville Saint-Louis de doter ce quartier ouvrier d’un lieu autant hygiénique que récréatif et sportif malgré l’annexion à la ville de Montréal au moment de la construction de l’édifice. L’architecture de l’édifice, de style Beaux-Arts, est innovatrice dans l’histoire des bains montréalais des années 1910. Contrairement à la première génération des bains publics qui privilégie l’architecture industrielle ou institutionnelle, le bain turcot exprime la présence d’une fonction d’exception derrière la façade qui s’apparente aux édifices récréatifs tels les théâtres. L’édifice a conservé la majorité de ses caractéristiques architecturales extérieures telles que sa volumétrie, le rythme et l’ordonnance de ses façades ainsi que ses matériaux d’origine. Il possède aujourd’hui un très haut degré d’authenticité. Sa façade sud est percée d’un immense œil-de-bœuf cerclé de pierre artificielle et encadré par des doubles pilastres composés d’alternance de brique. L’édifice constitue un bon spécimen dans la production de son concepteur l’architecte Zotique Trudel. Au moment de sa construction, l’édifice se situe dans un secteur de la ville Saint-Louis en pleine expansion et caractérisé par la présence d’un noyau paroissial et civique organisé autour du parc Lahaye. Malgré le changement dans le paysage urbain (ex. construction des ensembles locatifs de plusieurs étages dans le voisinage), son cadre environnant conserve son homogénéité urbaine et architecturale. L’édifice se trouve à l’écart des voies de circulation, sur une rue secondaire. Mais constitue toutefois un point de repère au sein de son environnement immédiat.
Propriétaire
Ville de Montréal (propriétaire à aujourd’hui) L’inauguration officielle du bain Turcot se fait en octobre 1910 après l’annexion de l’ancienne Ville Saint-Louis à Montréal qui devient le quartier Laurier. Montréal, à qui reviennent dorénavant la propriété et la gestion du bain, respecte les engagements de l’administration précédente de mettre le bain Turcot à la disposition de la Commission scolaire conformément au contrat passé auparavant entre la Commission scolaire de Saint-Louis et le conseil municipal.
Transformations majeures
Travaux 1
Date des travaux : vers 1930
Restauration ou recyclage du bâtiment
Vers les années 1930 le bain Turcot subit une cure de rajeunissement, mais ces travaux concernent uniquement les intérieurs, tel que : le remplacement de la dalle du pourtour de la piscine par un plancher de béton; la réfection des finis intérieurs des murs, des planchers et du toit; le remplacement des chaudières et installation de filtres, etc. Concepteur de la transformation : Donat Beaupré (architecte de la Ville).
Travaux 2
Date des travaux : 1956-1958
Restauration ou recyclage du bâtiment
Remplacement de la fenestration (menuiserie et verre) par du bloc de verre ; l’addition d’une porte du côté de la rue Saint-Dominique ; réfection du système électrique et des systèmes de plomberie ainsi qu’installation d’un système de ventilation.
Texte provenant du site suivant: patrimoine.ville.montreal.qc.ca